L'Epris se barre (phonétique pluriel)
Début Février, les Echos l’avaient prévenu : c’est la fin des prix. En réalité, l’article des Enjeux des Echos montre que ce sont les prix fixes qui ont disparu, avec une relation à la valeur en berne. En plein milieu de la crise de la surconsommation, à coups de déstockages, d’opérations promotions, de low-cost et d’e-commerce, le prix est une notion fluctuante. Preuves en sont les nombreux sites de comparaisons des prix Kelkoo, Monsieur Prix..., les distributeurs devant eux-mêmes développer leurs propres moteurs de recherche pour se justifier. La guerre est totale pour trouver et prouver qui a le meilleur prix : auparavant, la différence était remboursée 2 ou 3 fois, mais c’était à vous d’aller justifier les différences; aujourd’hui la différence saute aux yeux grâce aux distributeurs, (E-Leclerc www.quiestlemoinscher.com). Un des exemples le plus frappant est celui de Surcouf avec sa campagne à la ligne éditoriale toujours décalée :essayant de faire revenir ses concurrents dans ses magasins : là ou E-Leclerc semble se battre contre ses concurrents de briques sur ciment, la marque d’ordinateurs se bat contre ses concurrents de bits sur écran.
Pour signifier l’absence de prix, même l’expression littérale « prix
barrés » fait joliment référence au code-barres. Dans le monde logoceptuel,
nombreuses sont les entreprises qui profitent de leur marque visuelle pour inscrire
quelques barres du code-prix, une façon de rappeler à ses clients que « nous,
nous, nous c’est le prix ».
3ième
semaine de janvier, c’est au tour de Carrefour de proposer une nouvelle partie prix en lançant son outil promotionnel PROMOLIBRE. Les discounts,
soldes et autres rabais ne sont plus imposés au client, mais choisis par
eux-mêmes. En réalité, les promotions s’afficheront sur les produits les moins
chers du caddie moyen. Visuellement, l’enseigne a choisi de franchir le rideau
du prix fixe avec un chaperon rouge à la tignasse brune sans panier. Les visuels très marquants sont relayés par les spots télé
qui vous donnent les clés de compréhension de l'opération au moyen d'une campagne
humoristique utilisant la voix du comique belge Stéphane de Grodt (« Clovis,
dans ta chambre »).
A
l’intérieur du dossier des Echos, le code-barres s’affolent, les barres sont
désolidarisées des chiffres, un peu à la manière de la campagne du centre
commercial Portal La Dehesa qui fait pleuvoir des promotions ; la verticalité
des prix rejoint le tracé de la pluie, les chiffres renvoyant l’écho des
gouttes. Effectivement, le code-barres allie la rigidité du trait à la
rotondité des chiffres.
Autre piste de réflexion pour des prix déjà barrés qui se barrent d’eux-mêmes, c’est le fameux Wanted avec un profile en 2D qui reflète la perplexité de la recherche…